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The Promised Land always lies on the other side of a wilderness

Mercredi 30 mai 2012 à 14:54

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Retour + 11

Envoyer les documents à la Région pour justifier l'obtention de la bourse régionale de mobilité : attestation de séjour. Pour la fac, c'est pareil. Il faut envoyer l'attestation de présence et de fin de séjour à l'école en Finlande, ainsi qu'un rapport de 5 pages sur l'erasmus. Ces papiers justifieront qu'il y a bien eu un échange et me permettront d'obtenir la bourse erasmus du dernier mois à une hauteur de 160€.

Voilà presque deux semaines que je suis rentrée ; tout à changé. Pas ma vie ni mes habitudes, juste mon âme, au plus profond de son coeur. Une solitude, oui, étrange. Seule et pourtant bien entourée. Je ne me suis jamais sentie aussi seule et abattue. C'est comme si j'avais vécu dans un rêve pendant de long mois. Le réveil est trop brutal. Le rêve ne s'est pas estompé doucement, il s'est juste brusquement envolé, sans transition. Après quoi, il faut reprendre sa vie comme si rien de tout cela n'avait jamais existé.

Je crois qu'une partie de mon coeur est restée en Finlande.

Dimanche 13 mai 2012 à 12:28

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J + 122

Maintenant, il faut songer aux papiers à faire signer, les papiers de retour... Attestation de présence, rendre le dossier Erasmus et les preuves...

Dans une semaine, je serai chez moi. Je n'arrive pas à y croire ni à m'y faire... Renter, déjà ? Je viens à peine d'arriver. C'est comme si ça n'avait duré qu'une journée. Une journée de 3 072 heures. 184 320 minutes. 11 059 200 secondes. ça me parait plus impressionnant en jours.

ça veut juste dire que c'est l'heure des adieux.


Jeudi 10 mai 2012 à 20:29

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J + 119

Voilà un petit article qu'une amie en échange au Canada à trouvé. La personne qui a écrit cet article à effectué un Erasmus et est originaire du Québec, de l'école dans laquelle mon amie est en échange. Cet article décrit de façon brillante ce que peut être la vie des étudiants Erasmus et la façon dont ils le perçoivent.

Désolée, j'avais la tête en Erasmus !

Ce billet est dédié à toutes les personnes qui sont parties en échange étudiant et pour qui, le cœur est resté accroché quelque part...à l'autre bout du monde!

Alors que le programme d'échange étudiant européen Erasmus célébrait vendredi dernier ses 25 ans d'existence, l'idée m'est venue de mettre sur papier quelques mots sur l'esprit de cette aventure estudiantine, qui pour certains, se veut la révélation de leur être, la redéfinition de leur personnalité ou encore, la découverte d'une passion pour le monde.

Lorsque j'ai appris que j'allais partir étudier aux Pays-Bas, je savais que c'était pour le mieux. Je savais que j'en reviendrais changée. Mais comment? Je l'ignorais. Et c'est ce mystère qui donne tant d'adrénaline aux jeunes qui s'envolent vers des destinations inconnues. Comme une grande vague d'obscurité qui nous emporte dans un élan de découvertes...Je me souviendrai toujours des journées précédant mon départ vers l'Europe ; j'avais une extinction de voix, j'ordonnais mon ami de m'aider à choisir quelles paires de chaussures mettre dans mes valises, je mangeais de la poutine à la tonne, je disais au revoir à mon petit monde. Mais j'ignorais que je faisais aussi un adieu à ce monde tel que je le voyais à ce moment, sans que je sache que le lendemain allait devenir le premier jour du reste de ma vie...

Partir à l'étranger, c'est...

Partir à l'étranger, c'est vivre son unicité parmi des étudiants tout aussi uniques, en provenance des quatre coins du monde. À De Haagse Hogeschool, là où j'étudiais, nous étions environ 400 jeunes internationaux. Dès nos premières rencontres, il y avait constat de différences pour chacun d'entre nous; la langue, l'accent, l'ouverture. Rapidement, on enregistrait certains petits détails... Les Espagnols qui nous font rire lorsqu'ils essaient de dire le mot «yet» en anglais, alors que ça sonne comme s'ils prenaient un «jet». Les Norvégiens qui ont l'air tant attendris lorsqu'ils parlent leur propre langue... Les Néerlandais qui nous font réagir de par leur spontanéité désarmante. Et ce sont ces différences qui permettent à chacun d'apprécier l'expérience. Tout le monde est quelque peu exotique! Tout le monde est quelqu'un!

Comme j'étais la seule Québécoise à étudier à La Haye à ce moment, j'étais moi-même source de nombreux constats de différence. À la blague, on riait de moi en me demandant si j'étais originaire de la lune, parce que mon accent anglais ne ressemblait à celui de personne d'autre. Les Français et les Belges s'amusaient chaque fois que j'employais du vocabulaire « trop français » pour eux, comme du thé glacé ou du gâteau au fromage alors qu'eux, préfèrent dire«ice tea» et «cheesecake». Et de là, je devenais ambassadrice de ma langue, de ma province, de mon pays, mais surtout de ma culture...

À l'étranger, les étudiants voient tant de choses, leurs yeux pétillent en continu. Ils rencontrent tant de gens, ils voyagent à tant d'endroits et découvrent tant de lieux. Ils partagent aussi énormément! Si amusant que de pouvoir cuisiner un pâté chinois pour des Allemandes, alors qu'ici ce plat nous semble banal. Si chouette d'échanger des connaissances musicales ; vendre nos groupes montréalais, découvrir des chanteurs russes. Si fascinant de parler de l'identité québécoise avec des Canadiens anglais, parler politique avec des Coréens, parler de la crise économique avec des Espagnols. Quand l'on s'ouvre au reste du monde, les heures passent comme des secondes. Tout va si vite, ou alors le temps s'arrête...

Revenir de cet étranger qui ne l'est plus, c'est...

Revenir de cet étranger qui ne l'est plus, c'est parfois difficile. Vous vous souvenez du film L'Auberge espagnole de Cedric Klapisch ? On y voit à la fin le personnage de Xavier (Romain Duris) marcher dans les rues de Paris, vivant une grande solitude dans la foule... Revenir dans son pays, c'est un peu ça.

L'échange étudiant bouleverse...il rend presque fou! Non pas parce que notre pays n'est plus notre pays. Mais plutôt, parce que soudainement, on n'a plus une patrie, mais plusieurs patries. Une identité, puis deux, et même plus... D'abord, il y a l'endroit où l'on naît, où l'on grandit. Ensuite, il y a l'endroit qui nous adopte le temps d'un semestre, le temps de se définir. Et finalement, il y aussi ces patries que l'on adopte en partageant avec tant de gens, en vivant avec eux des situations multiculturelles si enrichissantes qu'elles nous transforment. Notre maison reste notre maison, mais tout d'un coup, on se sent citoyen du monde.

Je ne regarde plus les gens de la même façon dans le métro. Je ne vois plus l'architecture des bâtiments montréalais du même œil. Même les nouvelles que je lis ne m'affectent plus de la même façon. Quand il y a tornade en Ohio, je ne pense plus juste aux grands vents que cela entraînera chez nous, mais je m'inquiète aussi pour mon ami qui habite à Cincinnati. Quand un skieur suédois remporte une Coupe du monde, je ne suis plus vraiment déçue pour le Canadien qui a perdu, mais je partage ma joie avec mon ami qui raffole de ce sport là-bas...

Finalement...

Au final, on ne tombe pas nécessairement amoureux d'un pays, d'une université ou de personnes en particulier. On tombe amoureux d'un mode de vie unique qui nous permet d'avoir des yeux en mode découverte à perpétuité. Et comme un grand coup de vent, quand l'on rentre chez soi, c'est la fin de l'innocence...Même si la magie d'Erasmus, elle, elle continue de vivre à l'intérieur de soi comme un feu de Bengale qui brille en pleine nuit.


 

Jeudi 3 mai 2012 à 17:36


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J + 112

Oui, le ciel est bleu. Ces derniers temps il fait tellement beau... Même si quelques nuages traversent cet océan des airs, il reste toujours aussi grand et réconfortant. En Finlande. Mais. Parce qu'il y a un "mais".

J'ai tellement mal de me dire que le retour est si proche... Tellement proche. ça fait tellement mal. Tellement mal... Alors, même si le ciel est bleu, je ne peux m'empêcher de croire que les nuages se sont réfugiés dans ma tête. Tout ce que je peux faire, pour le temps qu'il me reste, c'est de profiter encore et encore, chercher davantage de soleils, les prendre, les garder, ne jamais les lâcher.

Je suis déjà tellement nostalgique quand je regarde le paysage défiler derrière la vitre du car ! Je ne suis pourtant pas encore rentrée, mais voir tout ce que je vais quitter dans peu de temps me fait vraiment mal. J'aimerai rester encore quelques semaines, quelques mois, découvrir l'été en Finlande. La nature commence tout juste à fleurir, à quitter son masque d'après-neige. Les pelouses sont si vertes, les arbres plein de bourgeons sur le point de s'ouvrir...

Je me dis que, j'aurai voulu que ma famille vienne, mes amis, qu'ils voient ou j'ai vécu pendant un temps, que je le montre ce que j'ai fait, tout ce que j'ai découvert, tout ce que j'ai apprit au contact de ce pays et de cette culture. Mais c'est déjà la fin, et ces 4 mois de souvenirs, je vais devoir les garder pour moi.

C'est comme un point de rupture. On vient "les mains dans les poches" pour profiter, avec le sourire. Puis on profite, on vit, on éprouve, on construit. Et puis un beau jour, sans qu'on s'en rende vraiment compte, tout éclate et les morceaux s'éparpillent un peu partout. Un bout reste dans le pays, les autres s'envolent à travers le monde. On ne les reverra probablement jamais. Donc c'est un peu comme si on devait, après coup, garder cette expérience seulement pour soi, car il n'y a plus personne avec qui en parler, qui a vécu cela aussi, qui a connu les mêmes personnes, les mêmes lieux, les mêmes évènements...

Heureusement, facebook existe, et la volonté de voyager semble grandir d'une génération à une autre. C'est une si bonne excuse pour aller à l'autre bout du monde ! Aucune  inquiétude pour K. j'irai la voir au Japon, un jour, c'est une certitude. Mais les autres ? 

Quoi qu'il en soit, il me reste du temps, encore un peu de temps, peut être les moments les plus précieux de ces 4 derniers mois. Oui, les plus précieux :')

Mardi 1er mai 2012 à 22:29

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J + 110

Vappu.
C'est presque le nom d'un dieu en Finlande (pour les étudiants, notamment) x) Parce que c'est une excuse pour boire...
En fait, le principe de Vappu, c'est une fête dans la ville d'Helsinki le 30 Avril pour fêter la fin de l'année scolaire, en particulier pour les diplômés qui revêtent alors la casquette des étudiants (fournie par l'école) après deux (ou trois, je ne sais plus) ans d'études dans l'enseignement supérieur, accompagnées donc des célèbres examens.En France, cela s'apparenterait à une grosse fête pour célébrer l'obtention de la licence, ou du BTS. Sauf qu'on a rien de tel. Le tout, suivit du traditionnel pique-nique dans les parcs d'Helsinki le midi du 1 Mai.

Objets indispensables pour les étudiants, pour être dans "le mouvement" au moment de Vappu :
- la casquette blanche des étudiants (perso je trouve qu'elle ressemble drôlement à celle de nos militaires marins ^^)
- la combinaison de l'école ! (et oui, chaque école possède sa propre combinaison, à personnaliser à volonté ! 1 soirée = 1 "badge" => celui qui a le plus de badge à fait le plus de soirées !)
- boissons (bah oui, quand même, la fin de l'année ça se fête dignement chez les étudiants)

Du coup, l'après-midi du 30 Mai, quelques étudiants sont sélectionnés pour laver la statue d'Havis Amanda. Ils sont harnachés et fixés ensemble puis hissés par une grue au-dessus de la statue qu'ils lavent, équipés de balais. Après quoi, ils coiffent la statue de la casquette des étudiants. Pendant ce temps, comme on peut s'y attendre, la ville est bondée au possible. Après, tout le monde (ou beaucoup, du moins) se regroupe place du Sénat, devant la cathédrale, juste histoire d'être ensemble. La place est saturée, les escaliers... noir de monde. Ensuite... la soir, tout le monde va en boite et tout ce qui va bien avec. Du coup, tout est overbooké, c'est un truc de fou.

Le lendemain, pour ceux qui en sont encore capable, il y a pique-nique le 1 Mai, dans les parcs d'Helsinki. Tout le monde se regroupe pour pique-niquer et passer un bon moment ensemble, face à la mer.

Comble du bonheur, cette année, il a fait un temps plus que magnifique. J'avais jamais vu un temps aussi... magnifique. Nous avons, nous aussi, passé du bon temps, pique-niqué parmi la foule (cette fête n'est pas pour les agoraphobe, c'est moi qui vous le dit !).
 

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